Dans le bois de Boulogne, un cadavre en partie défiguré est retrouvé au petit matin. Le commissaire Maigret ne tarde pourtant pas à reconnaître un de ses "clients", un cambrioleur né en Suisse du nom d'Honoré Cuendet, qui a la particularité d'opérer dans de riches propriétés en présence de leurs occupants, après avoir minutieusement étudié leurs habitudes pendant de longues semaines.
Maigret va faire la connaissance de la mère de Cuendet, une grosse paysanne vaudoise bien intégrée à son quartier parisien, dépendante de l'aide financière de son fils.
Dans le même temps, toute la brigade est mobilisée par une série de hold-up spectaculaires, commis par un nouveau gang dont les méthodes rappellent au commissaire l'œuvre d'un certain Fernand...
Dans "Maigret et le voleur paresseux", Simenon adresse par la voix de son héros une sévère critique de l'institution judiciaire, dont les nouvelles directives compliquent et rabaissent le travail de la police.
Nous sommes au tout début des années 60, la France évolue à grande vitesse, au grand dam des anciens comme Maigret et Simenon lui-même.
Ce dernier n' a pas son pareil pour saisir les ambiances, ici celles de l'hiver parisien, qui donnent à ce roman policier une atmosphère ouatée et un charme délicieusement suranné, même si l'enquête en soi ne s'inscrit pas parmi les plus captivantes du célèbre commissaire.