A son bureau du quai des orfèvres, Maigret reçoit plusieurs appels téléphoniques successifs d'un inconnu en panique, qui se prétend traqué par des tueurs. Plutôt qu'à un fou ou à un plaisantin, le commissaire pense avoir affaire à un homme véritablement en danger ; son intuition se confirme hélas le lendemain, lorsqu'on découvre un cadavre place de la Concorde, qui correspond au signalement de son mystérieux correspondant...
Cette enquête rédigée en 1947, lors du séjour américain de Simenon, ne manque pas d'intérêt, et comporte plusieurs séquences mémorables : le coup de fil passé par Maigret au très raide juge Comeliau, où ce dernier est quelque peu ridiculisé par le commissaire, soi-disant alité, sous le regard horrifié de son épouse ; la rafle effectuée par la police dans les taudis du IVème arrondissement, magnifiquement décrite par l'écrivain belge ; le personnage de Maria la belle tchèque, véritable louve primitive et sans pitié, à la tête d'une meute meurtrière...
Hélas, le récit tendu et violent est émaillé de trop d'invraisemblances, de facilités et de maladresses pour faire figurer "Maigret et son mort" parmi les meilleures enquêtes du célèbre héros de Simenon.
Mais ce roman reste un bon divertissement policier, qui se dévore sans aucun ennui.