Le titre s'applique bien sur au cas de la Chine, ravagé par les caprices de son dictateur génial, mais aussi à ce livre qui aurait pu être une référence si il n'avait pas été aussi orienté.

Il ne fait aujourd'hui guère de doutes que Mao est responsable de millions de morts en Chine et le père d'une des périodes les plus noirs de la longue histoire du pays. L'ouvrage écrit par Jung Chang et Jon Halliday, fruit de plusieurs années de recherches, se veut comme le révélateur des mensonges, manipulations et autres méfaits en tous genre commis par le grand timonier tout au long de sa vie. Sur 700 pages (hors notes), on peut donc suivre la "brillante" carrière de l'homme, à travers son opportunisme forcené, sa paresse récurrente, son infidélité chronique et son absence totale de scrupules.

Le problème, c'est que les auteurs ont opté pour un style proche du roman au lieu d'une approche historique "objective". Éléments factuels avérés, théories des auteurs ou rumeurs courant autour de Mao sont donc tous annoncés comme des certitudes tant que cela sert le propos du livre. C'est d'autant plus regrettable qu'un colossale travail préparatoire a été fait et qu'il n'y a pas franchement besoin de charger la barque pour réaliser que Mao était loin d'être un saint... L'approche par trop manichéenne du livre finit par désservir son propos.

La lecture du livre demeure recommandé pour qui veut dépasser le nuage de mythes entourant l'homme mais il nécessite de garder un esprit critique constant.
Palplathune
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le 2 août 2011

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