Je ne lis que très rarement des pièces de théatre. Mais la trilogie Marius Fanny César, c'est un bonheur perpétuel.
Dès la première page, je suis plongé dans les sonorités du film, j'entends le magnifique Raimu faire trembler les murs de ses colères terribles, et Marius signaler sarcastiquement que "Ça fait quatre tiers".
Lire la pièce, ça me permet de savourer le texte de Pagnol, d'oublier le jeu effroyable d'Orane Demazis (devenue pourtant emblématique), d'apprendre les répliques absolument par cœur. Quelques différences avec les films permettent d'apprécier la pièce pour ce qu'elle fut.
Des trois pièces, Marius est la plus insouciante, la plus joyeuse, avec des scènes d'anthologie : la partie de carte, les quatre tiers du Picon citron. La hollandaise de César, les confrontations Honorine / César.
Par la suite, la tragédie prendra une place de plus en plus importante (sans pour autant nous dispenser de grands fous rires).
Il fallait oser à l'époque écrire et monter une pièce pour les théâtres parisiens avec des acteurs imitant l'accent Marseillais, picolant et jouant aux cartes sur scène ! Rien que pour l'audace, Marius est ma préférée de la trilogie de Pagnol.
A lire, relire, et relire encore, sans modération.
"Quand on fera danser les couillons, tu seras pas à l'orchestre !"