Mars par Spectateur-Emancipé

J'ai plongé dans ce livre, je l'ai adoré notamment car il aborde un thème qui raisonne fort en moi :

La capacité (destructrice) que certains enfants ont à faire exactement ce qu'on attend d'eux et de ne pas exprimer leurs besoins si ils perçoivent que ceux-ci ne sont pas bienvenu.

Mars fait partie des témoignages tragiques qui nous rappel que certes, même après une durée de malheur importante (ici 30 ans) un changement est possible, il est lui aussi douloureux, long et peut ne jamais aboutir, mais il est possible, on en a des exemples. Dans son cas à lui et dans d'autres nombreux cas, il arrive qu'on meurt avant d'avoir réussi à vivre.

L'aspect analytique et détaché peut paraître ennuyant ou du moins plat, mais pour ma part il m'a permis de ressentir, par contraste, toute la violence de ce malheur.

On est loin ici d'un apitoiement sur soi, on se trouve plutôt avec un déferlement de puissance qui ne réussira pas à aboutir à une transformation complète. On assiste à l’apogée de cette volonté de transformation qui sera anéantie par ce qui l'avait provoqué.

Rarement j'ai pu observé une description si clair de l'expérience psychothérapeutique.

D'une manière général, l'éloge de la simplicité véhiculé par l'auteur est remarquable. Elle est remarquable parce qu'elle est sensoriel : Ayant toujours vu le monde comme compliqué, la révélation de son état dépressif, lui révèle également la simplicité du monde : Tout système soit fonctionne soit dysfonctionne, le "système-humain" est heureux quand il fonctionne, il est malheureux quand il dysfonctionne. Tout autre question est secondaire, la première que chacun devrait se poser à soi-même et aux autres est la suivante : Ton "système corps-esprit" fonctionne-t-il bien ? As-tu mal quand on te marche sur le pied et es-tu triste quand on te quitte ?