Ahhhhh un bon vieux roman dont la trame se passe au Moyen-Âge ! Que demande le peuple ? C'est la première fois que je m'attaque aux oeuvre de Jean d'Aillon et, pour gâcher le suspense, j'ai été agréablement surpris ! L'auteur nous raconte l'histoire d'un chevalier troubadour nommé Guilhem d'Ussel qui arrive un beau jour dans la ville de Marseille, autour de 1198, et où il se trame d'inquiétants complots. EN GROS !
Il va rencontrer tout un tas de compagnons qui ont réellement existé ou qui appartiennent à des légendes bien connues : Hugues de Fer, Robin des Bois, le Pape etc. Plutôt pas mal le mélange entre réalité historique et fiction. L'auteur s'appuie sur un contexte et des faits historiques réels pour nous raconter son histoire, c'est très prenant et rend son récit crédible.
Le début du roman est un peu lourdingue car Jean d'Aillon nous montre qu'il a bien lu les livres d'histoires et d’ethnologies médiévales pour nous faire une description, presque scolaire, de la ville de Marseille, de son port, des ses étals de marchands, de ses senteurs (bonnes ou mauvaises), de ses ruelles tortueuses et sales... Il nous sort parfois de beaux clichés bien énervant, histoire de rappeler que son roman se déroule au Moyen-Âge... Ceci à part, son écriture va a l'essentiel. On lit les aventures de Hugues de Fer et Guilhem sans se lasser, sans regarder sa montre ou les pages qui restent avant d'arriver à la fin d'un chapitre (au total 37 chapitres pour 440 pages, donc des petits chapitres prévus pour des temps de lecture relativement courts). Et tant mieux, pour moi cela signifie que le contrat est rempli pour le romancier. En revanche, les personnages et leur psychologie restent très superficiels. On est loin des romans du XIXe siècle presque métaphysiques. Les dialogues manquent aussi parfois d'inspiration, ça sonne creux. L'auteur parvient à maintenir son lecteur en haleine grâce à un scénario, comme je le disais, plutôt bien amené. Le dénouement final dans le château de Hugues des Baux est surprenant voire irréaliste mais on se laisse prendre au jeu. Parce qu'on est sympa et que c'est un roman. On se divertit !
J'ai apprécié la manière dont se termine l'histoire d'amour entre Guilhem et Constance. Je m'attendais à une fin bien clichée, bien pourrie. Jean d'Aillon a plusieurs cordes à son arc (ce n'est pas Locksley qui dira le contraire) et nous dessert une conclusion originale tout comme pour le sort d'Ansaldi. Je n'en dis pas plus, il ne faut pas spoiler le lecteur en devenir que vous êtes.
Un roman sympa, divertissant et sans prise de tête que je recommande à tous les amateurs du monde médiéval crédible. À moi la suite !