Si tu pensais que l’exil était juste une question de changer de pays, Marx et la Poupée de Maryam Madjidi est là pour te rappeler que c’est aussi une affaire de langue, de mémoire et de petites poupées qu’on enterre dans le jardin.
L’histoire ? Celle de Maryam, née en Iran, fille de militants communistes, qui doit quitter son pays alors qu’elle n’est encore qu’une enfant. De Téhéran à Paris, elle grandit avec deux cultures qui s’entrechoquent, un héritage révolutionnaire qui pèse et une langue française qu’elle apprivoise tout en se demandant si elle trahit la sienne. Entre souvenirs d’enfance, dialogues avec Karl Marx (oui, oui) et poésie du déracinement, c’est un récit fragmenté, tendre et puissant sur ce que ça signifie d’appartenir à plusieurs mondes.
Le gros point fort ? L’écriture est superbe. C’est à la fois fluide, imagé, intense, et chaque phrase semble pesée avec une précision chirurgicale. Le livre alterne entre rêve et réalité, politique et intime, et il y a une vraie force dans cette façon de raconter l’exil non pas comme une tragédie, mais comme un patchwork d’émotions et de souvenirs.
Le hic ? C’est assez contemplatif. Si tu cherches un récit ultra-linéaire avec une intrigue bien définie, ça risque de te dérouter. Ici, on navigue entre les époques, les sensations, les métaphores, et parfois, ça demande de lâcher prise et d’accepter de se laisser porter.
Bref, Marx et la Poupée, c’est une œuvre délicate et poétique qui explore l’exil et l’identité avec une sensibilité rare. À lire si tu aimes les textes qui bousculent doucement mais profondément, comme une mélodie qui résonne longtemps après la dernière note.