Un condensé d'honneur corse

Mateo Falcone ets un corse respecté en sa patrie, voire craint de certains. Comme à tout bon corse qui se respecte, on attribue à Mateo quelques coups de fusil. Il n'est toutefois pas un bandit mais obéit au code d'honneur de son île. Mateo vit paisiblement avec sa femme Giuseppa et son jeune fils Fortunato, tout juste âgé de 10 ans.

Par un beau jour d'été, alors que Fortunato est resté seul à la propriété familiale, il entend des coups de fusil, se rapprochant de plus en plus, avant de voir un bandit débouler du maquis. Ce dernier, qui répond au nom de Gianetto Sanpiero, solicite l'aide du jeune Fortunato pour le cacher de la troupe de voltigeurs qui le poursuit. Fortunato, loin d'être impressionné, offre son aide après avoir soutiré de l'argent à l'homme au fusil se dressant face à lui. A l'arrivée des voltigeurs, il leur assure qu'il n'a vu passer personne. Tout va basculer au moment où l'adjudant lui propose une belle montre en argent, objet de convoitise pour Fortunato. Un combat moral entre envie et honneur s'engage alors chez le jeune corse. La trahison ne reste jamais impunie dans le maquis.

Mérimée réussit le tour de force de condenser tout l'esprit du code d'honneur corse en une nouvelle aussi courte qu'intense. Tout va se décanter en l'espace de quelques pages. L'implacable mécanique de la vengeance, résultat de trahison et de fierté blessée, se met en place tel un rouleau compresseur et rien ne pourra l'arrêter.