Pour cette nouvelle, Mérimée nous entraîne dans les Pyrénées Orientales, qu'il nous fait découvrir à travers les yeux de son narrateur, un archéologue de passage dans la région. Ce dernier se rend chez M. de Peyrehorade, l'antiquaire du petit village d'Ille. La rencontre se fait quelques jours seulement après un événement qui a bouleversé la commune. M. de Peyrehorade, aidé de quelques hommes, a fait la découverte d'une statue de bronze à l’effigie de la déesse Vénus. Cependant, une fois la statue déterrée, elle tombe et brise la jambe d'un ouvrier qui avait malencontreusement heurté le bronze de sa pioche lors de l'excavation. Tous voient en ceci un signe mystique et se mettent à craindre la Vénus. Il est vrai que cette créature, certes sublime, semble animée de passion destructrice et inspire le plus profond malaise à quiconque ose la regarder dans les yeux. Elle paraît vivre.
Après avoir vu la Vénus, le narrateur et son guide antiquaire rentrent chez ce dernier, dans une maison en fête. En effet, le fils Alfonse se marie avec la jeune et sublime Mlle de Puygarrig. Modèle de beauté, à l'instar de la Vénus, la jeune fille en est pourtant l'antipode, en témoignent son innocence et sa bonté. Cependant, elle est terrorisée à l'idée de partager son lit avec Alfonse, un homme grossier, sans scrupule et uniquement intéressé par sa fortune. Le jour du mariage, il abandonne sa fiancée pour une partie de jeu de paume, mais sa bague le gêne et il la glisse au doigt de la Vénus, qui trône maintenant au village.
Ce geste, à la fois hautement symbolique et preuve de son plus grand dédain pour sa fiancée, réveille une force malicieuse. La déesse de la beauté a opérée sa dangereuse séduction et Alfonse en a fait sa femme. Les conséquences seront terribles.
La Vénus d'Ille est une nouvelle fantastique qui explore les passion et vices des Hommes. La Vénus séductrice se révèle vengeresse pour ses profanateurs et destructrice pour les bafoueurs de l'amour.