Mes cercles féministes sur les réseaux sociaux ont été plusieurs à faire parvenir jusqu'à ma pile de livre à lire ce "Matrix" de Lauren Groff. Premier bouquin de cette autrice que je lis, ce roman presque historique me semblait prometteur.
On découvre dans le synopsis l'histoire inventé de Marie de France. Enfin, une de ses versions possibles. En effet, de cette autrice mythique de la littérature médiévale, on ne connait rien ou presque. Lauren Groff prend le partie de reprendre une hypothèse, qu'elle serait une demi sœur batarde de Henri Plantagenet, évincé de la cour par Aliénor d'Aquitaine, envoyé dans une abbaye pour en devenir l'abbesse dirigeante. Elle aurait alors rédigé ses fameux poèmes et écrit d'amour courtois, tout en dirigeant ladite abbaye.
première surprise, de l'autrice médiévale connue, il ne sera que peu questions. Du moins pas sous cette casquette. On va plutôt suivre son ascension dans la hiérarchie ecclésiastique (et encore, plutôt dans la hiérarchie de l'abbaye).
Car le monde extérieur va rapidement disparaitre, Marie évoluant dans cette bulle qu'est l'abbaye. Les interactions avec le reste du monde seront rares.
Dans ce petit monde matriarcale, va se déployer une réflexion sur le féminisme, qui parvient à ne pas sombrer dans un anachronisme trop voyant. L'écriture est fluide, malgré l'absence de dialogue formel (on a surtout des propos rapportés), la traduction est à saluer.
Mais j'avoue que j'aurais apprécié un contexte historique plus utilisé qu'une simple toile de fond ou prétexte à ce roman féministe.