"Et je suis un dieu qui pleure"
Ce n'est pas que le style, l'histoire, ou autre soit insipide ou mauvaise. C'est que la quête du personnage principal est rattachée à des questions méta-physiques dont nous ne possédons pas les clés.
Il y a quelque chose de fascinant dans ce que nous découvrons de l'univers -et rien ne nous est accordé gratuitement, le personnage fait partie de cet univers, il ne connait, il ne désire pas l'expliquer tant ce qui l’entoure représente l'évidence pour lui. En tant que lecteurs, nous finissons par partager ses obsessions, pas parce qu'elles nous obsèdent, parce qu'elles représentent les seules choses auxquelles on peut se raccrocher dans cette histoire.
Je ne pense pas qu'on puisse dire qu'on s'attache au personnage principal, ni aux autres, d'ailleurs. On ne nous en donne pas l'occasion. Pourtant, ils sont remarquablement consistants et complexes.
La brièveté des chapitres, et le rythme ont quelque chose d'hypnotisant, qui fait que, comme les personnages en manque dans le roman, nous n'en avons pas assez, notre soif d'immersion et de compréhension n'est pas assouvie; c'est tout l'intérêt de Meddik, dont on ressort comme après un rêve qui tient du cauchemar, mais qui ne nous a pas vraiment ému dans aucun sens. Dans ce roman, il n'y a pas de réponse, rapidement plus de question, et personne ne sera sauvé.
On ne regrette pas de l'avoir vécu, on ne regrette pas qu'il soit terminé -c'est comme s'il ne nous avait pas du tout appartenu. Et je regrette ça, énormément.