De la certitude
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le 20 janv. 2015
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Après avoir lu Spinoza et son Ethique, il me semblait nécessaire de remonter aux sources de sa réflexion et c'est pour cela que je viens de terminer cet ouvrage de Descartes non sans difficulté...
Non pas que le propos de Descartes soit particulièrement complexe mais la lecture est fastidieuse car c'est tout simplement mal écrit... où peut-être était-ce la traduction de mon ouvrage en français ? (GF/Flammarion).
Toujours est-il que cet ouvrage est quand même fort intéressant d'un point de vue historique ne serait-ce que pour la naissance du rationalisme et je trouve le bonhomme sévèrement burné pour deux choses :
Du coup, j'ai quand même apprécié qu'iI me triture l'esprit à travers ces démonstrations logiques et un peu lourdingues sur l'acquisition de fausses connaissances par l'enfance, l'éducation, les sens. Et j'avoue que j'aime beaucoup son postulat de dire que finalement les idées, bien qu'inégales, sont supérieures aux sens via l'exemple de la cire : cette dernière présente des attributs perceptibles qui sont à même d'être altérés dans la matière comme par le feu. Hors même quand la cire a fondu, et que son corps est totalement différent de ce qu'on pouvait percevoir initialement, l'idée de cire, elle, demeure intacte dans notre esprit...
"Cogito ergo sum". Finalement, le doute est le marqueur de la pensée et donc de l'existence de l'esprit au delà du corps... Sauf qu'une fois que le père Descartes s'est amusé à douter de tout, les difficultés commencent : comment réunir les mondes sensible et intelligible ? Avec Dieu bien sûr !
Et c'est là que le bât blesse car sa démonstration de l'existence de Dieu est bancale notamment sur la garantie divine du monde sensible qui repose sur trois arguments très discutables enfin surtout deux GROS syllogismes : Dieu étant parfait il ne peut qu'exister étant donné que l'existence est une des qualités de la perfection ou encore Dieu étant infini et moi-même étant un être fini je ne peux concevoir cette idée d'infini que parce que Dieu me l'a instigué... Nous sachons hein.
Bref, le propos est clairement dépassé et la conciliation de la foi et de la raison semble impossible au terme de l'ouvrage.
Néanmoins, j'ai quand même apprécié douter avec Descartes et je pense que c'est ce qu'il faut garder d'un point de vue pratique surtout aujourd'hui où les fausses certitudes se multiplient : douter c'est l'acte révolutionnaire de suspendre son jugement dans le monde des connaissances afin d'aiguiser son regard critique dans le monde des sentiments. Autrement dit c'est mieux saisir la vie.
Créée
le 24 janv. 2022
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