Mon éperdue admiration pour les Marx Brothers, spécialement pour le moustachu de la bande, n'est curieusement pas née avec leurs films, ceux la mêmes qui les ont rendu célèbres pour l'éternité, du moins jusqu'en 2013. Non, mon premier contact avec les Marx Brothers fut via le recueil Pensées, répliques et anecdotes, compilation jouissive de leurs meilleures saillies verbales.
Alors, à l'idée de lire une autobiographie fantasmée du légendaire moustachu, Groucho, j'en salivais d'avance !
Et bien, je ne fus pas déçu. Groucho Marx, s'imaginant(?) obsédé sexuel, nous narre une existence fantasmée sur le ton d'une conversation mondaine mouillée d'acide... Il se passe magistralement d'un fil directeur, son récit ressemble plus à un écheveau d'idées et concepts saugrenus remarquablement bien mis bout à bout, alternant flashbacks fantasmés de conquêtes avortées, histoire de la sexualité des amibes et autres pensées sur la femme, l'argent, la politique, les conventions sociales... Et lui en épicentre, témoin, acteur, penseur, noceur, toujours, sous toutes se formes.
La saveur de Mémoires d'un amant lamentable réside avant tout dans sa science de la formule gavée de non-sens qui à chaque page, chaque ligne, jaillit. On est très proche de l'esprit entropique qui a présidé à lécriture de "Duck Soup". Cet ouvrage se révèle à chaque page un peu chaotique, tout en conservant sa cohérence dans sa volonté manifeste de nous arracher des éclats de rires.
Une lecture indispensable pour la gymnastique journalière des zygomatiques.
(PS : Merci Torpinou)