Michaël Brun-Arnaud signe un premier roman emprunt de poésie pour raconter la maladie d’Alzheimer en la mettant à niveau d’enfants. Les mots sont toujours bien choisis et les symptômes de la maladie parfaitement mis en scène. L’auteur ayant exercé pendant dix ans dans l’accompagnement de personnes atteintes de cette maladie, on sent l’impact que cela a eu sur lui et l’influence que cette expérience a pu avoir sur son écriture. Malheureusement cela n’a pas suffit à m’emporter dans le récit…
En effet, j’ai eu beaucoup de mal à m’attacher aux personnages et à les suivre dans leur voyage. Un voyage qui m’a semblé trop répétitif avec les déplacements d’un lieu vers un autre et le réveil de souvenirs qu’ils engendrent. C’est certes très bien écrit, très bien décrit même et j’ai été touchée par l’évocation de la manifestation des souvenirs, mais il m’a manqué un je ne sais quoi de plus consistant pour donner de l’épaisseur au contexte, aux personnages et à leur histoire.
Mes attentes étaient sans doute trop fortes du fait du succès incontesté et la nomination à divers prix de ce titre. C’est probablement le roman jeunesse de 2022 dont on a le plus parlé, que ce soit sur les réseaux sociaux ou en librairie, et c’est peut-être ce qui a fait que j’en attendais beaucoup… C’est assez frustrant d’ailleurs car j’ai l’impression d’être passée à côté de quelque chose.
L’objet-livre est par ailleurs magnifique, richement illustré par Sanoe qui a su donner un visage à ces animaux anthropomorphes qui peuplent la forêt. Le choix des couleurs, chaudes et pleines de vie vient illuminer le récit et donner forme à un monde à la végétation luxuriante parmi laquelle sont installés maisons et commerces en tout genre. C’est vraiment très joli !
Un avis en demi-teinte pour ces Mémoires de la Forêt qui ne manquent pourtant ni de charmes ni d’émotions, un texte qui véhicule de très jolies valeurs de solidarité et d’amitié.
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