« Métamorphose » entre ciel et terre
J'aime bien Mathias Malzieu. D'une, parce qu'il est le chanteur du groupe de rock français Dionysos. De deux, parce que sa façon d'écrire est vraiment chouette à mes yeux. De trois, parce qu'une de ses chansons comporte mon prénom (il m'en faut si peu pour me contenter).
Sorti en mars de cette année, « Métamorphose en bord de ciel », troisième roman de l'auteur, propose la triste histoire de Tom Cloudman, piètre cascadeur qui, de voltiges en voltiges, finit par se voir diagnostiqué une tumeur. Ayant déjà lu « Maintenant qu'il fait tout le temps nuit sur toi » auparavant, un premier roman qui ne traitait pas non plus d'un sujet particulièrement tordant, on reste donc dans un univers à première vue assez sombre, où le protagoniste lutte tant bien que mal contre la maladie qui le ronge.
Fendue de l'édition de luxe, la première remarque que je me suis faite, le livre entre les mains, c'est que « Métamorphose en bord de ciel » était visuellement un très bel ouvrage : une belle reliure rouge, une couverture épaisse et joliment décorée, sans oublier les multiples illustrations qui composent le livre ; ce sont en effet pas moins de trente-cinq artistes (notamment Benjamin Lacombe ou la talentueuse LostFish, pour ne citer qu'eux) qui ponctuent le roman de Mathias Malzieu, entre dessins, photographies et autres collages atypiques et décalés, à l'image du récit. Personnellement, ça suffit pour m'enthousiasmer.
D'ailleurs, l'auteur définit lui-même son roman comme « un conte [...] ludique et mélancolique, entre fantastique et réalité ». C'est clair que pour être fantasque, ça l'est : rencontre avec une « femoiselle », puis métamorphose progressive en piaf, qui n'a d'ailleurs pas l'air de traumatiser plus que ça le personnel hospitalier, la plupart du temps à deux didis de l'incompétence professionnelle. La plume de Malzieu s'accorde parfaitement à cet entre-deux littéraire, ni complètement fantastique, ni parfaitement réel, si bien qu'on lui prête souvent un univers similaire à celui du réalisateur Tim Burton. Du coup, j'ai littéralement dévoré le bouquin en deux courtes soirées : c'est joli, agréable, insolite et poétique sans sombrer dans le gnan-gnan mielleux ou le mélodramatique. Chouette roman, en somme.
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