Epopée familiale entre la Grèce et les Etats-Unis, Middlesex est un roman intemporel par les thèmes abordés (identité, famille, adolescence, l'immigration...).
L'histoire narrée par Calliope qui deviendra Cal raconte sa transformation mais aussi celle de sa famille, de ses proches et de son environnement. Les choses changent, le quartier, les bars, les fréquentations, la maison où l'on habite et... le nombre de poils sur le pubis.
La métamorphose de Cal arrive très tard dans le livre puisque c'est la dernière partie. Au début frustrante cette attente reste parfaitement maitrisée par l'auteur qui prend le temps de poser le décor comme autant de pièce d'un puzzle qui ne prendrai sens qu'à la fin.
C'est ainsi que Cal commence par nous raconter ses grands parents. Loin de la jetset Mykonossiaine c'est dans un petit village que sa grand mère cultive les verres à soie. Elle vit tranquillement avec son frère une vie rangée.
Sauf qu'en fait les deux vont tomber amoureux et s'envoler pour l'Amérique histoire de fuir: guerre, incendie et autres joyeusetés. La bas ils vivront le grand amour à priori loin de tout soupçons.
L'élément mis en Spoiler est un fait qui arrive très vite mais qui mérite de rester caché pour plus de surprise. Cet événement sera le fil conducteur du récit puisqu'il opère comme une malédiction, qui se dénoue à la fin.
L'histoire racontée à cet aspect mythologique et l'on voyage à travers les descriptions des plats, des lieux et des traditions. Les caractères et personnalités de chacun sont également des indices d'une certaine classe sociale ou d'origines plus ou moins marquées. Les personnages en sont d'autant plus vivants. On rit aux mésaventures de chacun, et on pleure aux drames familiaux. La famille est touchante sans verser dans le pathos, la lourde morale ou la violente revendication bref' tous les écueils sont évités.
Le roman semble à la fois très juste et à la fois très fantasque. L'écriture est fluide, et même lorsque Cal relate son adolescence il n'y a pas de tic de langage ou de répétitions. Ainsi si le livre est assez épais et les plus de 600 pages impressionnantes, il se lit très facilement et très rapidement.
Loin d'être une histoire comme les autres, Middlesex reste un roman dans lequel chacun peut se retrouver et s'identifier.