Jamais la folie n’aura été aussi terrifiante que lorsque Stephen King s’en empare. Le lecteur devient très rapidement Paul Sheldon, séquestré lui aussi par l’écrivain qui met tout son talent pour nous plonger dans l’angoisse absolue. Même lorsqu’on fait une pause, que l’on ferme le livre, l’image, le fantôme d’Annie persiste.
Chaque page se charge alors d’une angoissante certitude. On ne peut s’échapper, prisonnier de cette folle capable de tout. On ne sait pas toujours quand la terreur va ouvrir la porte. On ne sait pas ce qui va se passer et quand cela arrive, ça soulève le coeur, ça terrorise, c’est atroce, douloureux, cruel.
Lorsque le monstre s’éloigne, c’est une autre angoisse qui nous prend aux tripes. Celle de voir Sheldon se faire surprendre hors de sa chambre, de comprendre que son plan d’évasion va tomber à l’eau à cause d’un tout petit détail insignifiant. C’est haletant et souvent insoutenable.
Misery est un cauchemar intense comme seul Stephen King est capable d’en produire, nous embarquant dans la folie, la terreur, dans les tréfonds de l’âme tourmentée.
Un chef d’oeuvre du genre.