L'Islande, les Beatles et un petit garçon.

J.K.Stefansson, romancier et poète islandais.

Evoquons déjà son pays, plutôt son île, située aux confins du nord entre océan atlantique et arctique, hors norme par sa géographie, son climat, son histoire et ses légendes.

Cet endroit battu par tous les vents, bien connu pour ses aurores boréales, est

le thème central voir même un des personnages de toute l'oeuvre de J.K.S.

J'ai lu et adoré sa trilogie romanesque :

"Entre ciel et terre" (2007), "La tristesse des anges" (2009) et "Le coeur de l'homme" (2011).

Une plongée dans ce pays de glace et de feu et moi, réchauffée par la beauté de sa prose, sa magie de la poésie et le destin de ses personnages.

Alors je plonge avec lui dans son sous-marin jaune, son nouveau roman largement autobiographique, différent des précédents par le style tragi-comique, sa pointe d'humour noir et l'extravagance de son écriture.

C'est sa liberté d'écrivain, sa maturité d'homme qui se réapproprie son passé de petit garçon et qui finalement en revient à l'essentiel, vivre et garder à l'esprit l'âme des disparus qui toujours nous accompagnent pour avancer.

Raconté à hauteur de ce petit garçon de 7 ans, bien dépourvu, qui fin des années 60 perd sa maman et s'invente un monde imaginaire dans l'espoir d'atténuer sa douleur et peupler son quotidien avec ses interrogations sans réponses.

Son père, taiseux de ses émotions, rude comme le climat de l'Islande ne lui est d'aucun secours ni réconfort.

Nostalgie d'enfance, lancinante, cruelle, intime et emplie de mots justes et voilà, J.K.S. me surprend, me déconcerte par son sous-marin jaune, loin de ses habitudes de raconter, je suis bluffée.

Tout au long du récit on comprend la référence aux Beatles, groupe qu'affectionnait sa mère et à la Bible qu'il interroge sans fin, parce que dans cette histoire inventée, il retrouve une autre mère, celle de Jésus mais pas vraiment !!??, elle même ignorée et jetée aux oubliettes.

Dans sa solitude, ses rêves éveillés entre réalité, fantasmes et illusions, il ne comprend rien.

Abracadabrant, étrange, farfelu, touchant et d'une drôlerie inattendue, ce roman est aussi une réflexion sur la littérature , la création.

Tout l'art finalement de ce grand auteur islandais.

bonnie1960
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le 26 janv. 2024

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