Encore une fois un titre trompeur, pour des textes n’ayant jamais eu vocation à être publiés : sur ces 100 pages, pas une seule ligne sur les six mois de Cendrars passés en Amérique en 1912 ; à la place les notes prises lors des deux voyages encadrant son séjour.
On ne peut même pas parler de brouillon à proprement parler, puisque ces pages ne sont que des sortes de carnets/journaux intimes, composés de fragments de réflexions et de contemplation du lyrisme de la nature d’un pauvre hère tentant d’échapper à la misérable humanité.
C’est bien beau tout ça, mais… on s’en fout un peu non ?
Bon en fait non, on ne s’en fout pas, mais en soi à quoi d’autre qu’à la critique génétique peuvent bien servir ces notes ? Eventuellement comme appui sur les goûts de Cendrars pour le voyage et le lyrisme d’une nature renvoyant l’homme face à sa propre bassesse, éclairant à certains égards La Prose du Transsibérien et Moravagine entre autres… autant que sa désillusion de la terre promise étatsunienne, alors que le second texte se retrouve dénué de tout lyrisme et enrichi de dessins et petits poèmes torturés.
Mais même dans l’intérêt académique, les notices sont très pauvres, les notes explicatives pour le texte absentes, à l’instar de l’absence de traduction des citations de textes allemands par l’auteur. Tous les lecteurs de Cendrars ne sont pas germanophones, autant les aider un peu…
Ouvrage à lire en un peu mieux présenté et mieux contextualisé pourquoi pas dans les Œuvres complètes en Pléiade, mais en-dehors, autant lire autre chose.