En règle générale, les Simenon des années 30-40 ne sont pas mes préférés : il y manque notamment la densité psychologique du héros, ainsi que la fameuse atmosphère de son proche environnement, éléments centraux dans les romans plus tardifs de l'écrivain liégeois.
L'avantage, c'est que ces romans de jeunesse sont souvent plus légers, et offrent une plus grande variété de style - à l'époque Simenon se cherche encore.
Ainsi, "Monsieur La Souris" s'apparente à une comédie policière chorale, peuplée de nombreux personnages pittoresques : un clochard cabotin, un inspecteur aussi gauche que zélé, des financiers suisses parodiques, des voyous caricaturaux...
L'intrigue apparaît complexe et décousue, un brin artificielle, même si Simenon retombe plutôt bien sur ses pattes au moment de conclure.
Si le roman ne fait pas partie des plus illustres de Simenon, loin s'en faut, son adaptation ciné sortie en 1942 offrit à "Monsieur La Souris" une certaine renommée, grâce en particulier à la prestation savoureuse de Raimu dans le rôle-titre.