Après lecture, j'ai divisé ce livre en deux parties distinctes. La première, assez courte, décrivant les errances adolescentes du narrateur avant les multiples rencontres dont il est question dans le roman (Kitty, Mr Effing, Salomon Barber...), m'a beaucoup parlé. De belles images y surgissent et le dénuement affectif et matériel du personnage est rendu de manière assez marquante et parfois même poétique. Une sorte de poésie et d'esthétique du minimalisme qui laissait augurer le meilleur.
Malheureusement, j'ai trouvé la suite plus conventionnelle. Certes ce qui nous est offert n'est pas non plus sans valeur, mais j'avais l'impression de lire une suite de micro-aventures et anecdotes sans pouvoir en retirer, comme au début, la moelle intérieure, l'étincelle infime qui donnerait une vraie consistance aux aventures de ce personnage. C'est loin d'être mauvais, mais le relief se tasse progressivement, et à mesure que je me rapprochais de la fin, les pages défilaient les unes après les autres, normalement, ni poussées par la frénésie de lire, ni tournées avec la hâte d'en finir. Une impression plutôt neutre pour finir, qui gâche quelque peu les belles promesses entrevues au début.
Comme avec certains passages de Roth ou de Bellow, cette impression qu'il y a de la réflexion, de la matière donnée par l'auteur, mais cette impossibilité à en extraire ce qui me parle véritablement, et quelques moments très intéressants qui finissent un peu ensevelis dans une mixture globale plus tiède et plus neutre...