Moon Palace : 5/10, prestations bien en dessous des apparences.
Moon Palace est l'histoire de la vie/des vies/de la première partie de la vie, de Marco Stanley Fogg, un jeune orphelin recueilli par son oncle Victor, personnage un peu bohème mais très intègre, qui ne tarde malheureusement pas à quitter notre monde. Au fil des pages, M.S. va faire ses propres expériences, qui vont se révéler pour la plupart aussi désastreuses qu'enrichissantes, mais surtout finalement plus glauques les unes que les autres.
Cette trame, sans grande épaisseur, est développée sur 300 pages bien denses en Arial 8, avec un véritable souci du détail : digressions interminables sur tel ou tel point en apparence ultra-secondaire, histoires des uns et des autres contées par le menu (sans omettre aucun élément inutile), déclinaisons des états d'âme de Marco jusqu'à l'écoeurement, Paul Auster n'a vraiment pas peur des longueurs...
Le problème, pour le lecteur que j'ai été en tous cas, c'est que ça marche. La plume sobre mais précise d'Auster sert particulièrement bien ce concept et son sens de la narration nous permet de ne pas nous perdre. Du coup, on s'ennuie un peu, mais on a une incroyable envie d'en savoir plus, d'aller plus loin dans ce livre aux histoires imbriquées tel un roman médiéval ou un conte des Mille et une nuits moderne. Et on passe des heures à essayer de comprendre M.S... Malheureusement, une fois arrivé au terme du voyage ce n'est pas un émerveillement, une impression de grandeur ou d'achèvement que j'ai ressenti, mais juste une immense déception. D'autant plus inacceptable qu'elle décapite net un bel élan d'enthousiasme.