A travers ces nouvelles écrites dans les années 90, Virginie Despentes explore les différentes frontières de son son univers abrasif, sombre et écorché. C'est pourquoi Mordre au travers est un recueil dérangé et terrible, à ne pas mettre entre toutes les mains. Entre ces pages d'une noirceur absolue, on croise pêle-mêle des âmes écorchées, des femmes traumatisées et des êtes en perdition. Qu'ils soient dealers, terroristes, prostitués, SDF, obèses, drogués, tous ces personnages ont la mort aux trousses, la rage aux ventre, la gorge nouée. Les chairs sont mises à mal, les regards brûlent la peau, taillent les os et rien ne semble pouvoir dissiper la chape d’obscurité qui noie la France glauque que dissèque Despentes, avec son style hardcore et subtil. Rien, à part peut-être le feu de la révolte et de l'amour.