Compliqué d'établir une critique d'un chef d'oeuvre de la littérature, surtout quand les critiques déjà postées sur cette formidable tribune sont elles-mêmes d'une qualité incroyable.
Cependant en tant que petit participant de ce génitron moderne et libre, il m'est permis d'émettre le plus minuscule étiolement de ma pensé sans rougir de honte tant mon admiration pour ce romans est immensément mesurée en considération du génie stylistique de l'oeuvre.
Céline disait : " peu importe l'histoire tant qu'on y met le style". Et en effet dans cette histoire c'est bien le style et son âme qui prédominent puisque l'histoire n'est qu'une autobiographie volontairement biaisée.
Du reste il s'agit d'un objet magnifiquement brodé, éliminant le superflu pour ne laissait paraître que la saleté du genre sans artifice inutile car tout est pesé et mesuré dans une trame ficelée à la perfection afin de nous faire croire que le spectacle est instinctivement offert, presque improvisé et suit un chemin aléatoire et vulgaire alors que la contrainte de l'exercice est observée avec une assiduité maniaque.
On découvre dans cet ouvrage Paris de La Belle Epoque; son ventre à vif, dans ses entrailles et sa campagne avec effroi, fébrilité, compréhension et compassion à travers notre jeune Bardamu rebaptisé pour l'occasion dans un souhait plus biographique pour, paradoxalement, s'en éloigner en s'identifiant au personnage jusque dans ses fièvres folles sans jamais abdiquer malgré un désir parfois violent de désolidarisation presque schizophrénique.
Un voyage au début de la nuit. Une ode à l'aube de la vie qui ne peut laisser indifférent quand autant de talent touche le cœur et l'esprit.
Jamais aucun passage commercial de ma ville ne sera plus le même qu'avant.
Un classique d'intelligence à lire en ayant le coeur bien accroché...