Mort d'une héroïne rouge par Christophe Géradon
Troublant de croiser une vendeuse de CD-Rom piratés au bord d'une route en 1990, lisant un livre sur le Visual Basic, dont la première version ne sortira qu'en 91. Qiu Xiaolong, un tantinet anachronique donc, campe un héros assez proche de lui ; poète, il est un peu perdu dans cet (je cite) "âge des autoroutes de l'information", du "cyberspace" et des "cybercafés" (en 1990, donc), qui éloignent le peuple de la Poésie du quotidien.
L'auteur, et son héros, critiquent le lien évident, en Chine, entre la justice et la politique ; l'image du Parti passe avant tout, on ne peut grimper les échelons qu'en passant du cirage sur les bottes du Communisme, etc. Cependant, son héros grimpe tous les échelons, tout au long du roman, sans rien faire de tout ça.
L'écriture, de son côté, est banale, criblée de poèmes culcul qui font peine à lire. L'histoire est chiante, l'auteur est "trop gentil", et puis, pas de twist, juste "on trouve pas la solution jusqu'à ce qu'on la trouve".
Bref, 3/10 parce que le livre n'est pas ridicule en soi ; juste le travail d'un expatrié gentil et chubby.