"Mortelle est la nuit" est un bon petit bouquin sans prétention. J'ai depuis longtemps envie de m'attaquer à la carrière d'Isaac Asimov, sorte de génie de la science-fiction, à ce que l'on m'en a dit. Et même là, avec ces deux polars, je lui reconnais une imagination débordante, et un très bon style d'écriture.
On a, dans le cas présent, affaire à deux nouvelles de l'écrivain, deux polars qui semblent se démarquer de sa production habituelle, à ce que j'ai entendu de l'art d'Asimov. Concrètement, pour une entrée à la matire, c'est terriblement efficace : bien tourné, original et percutant, le recueil est très bon, et les deux nouvelles s'assimilent à la perfection.
J'apprécie particulièrement le personnage phare du titre, le docteur Urth, étrangement charismatique pour l'apparence physique, et le comportement qu'il se trimballe. Sa manière de déduire les choses, de réfléchir sur chaques détails, de se souvenir de tout ( un peu à la manière d'un Monk ), tout cela est tout bonnement incroyable.
Et je pense que c'est de ce détail ci que le recueuil tire sa force principale. C'est réellement passionnant que de suivre la déduction prodigieuse de ce personnage, et l'effort intellectuel que le tout a dû fournir à l'auteur. J'ai également bien aimé la manière qu'Asimov a de cracher à la gueule des scientifiques qui, ne cessant de revenir sur leurs décisions et leurs acquis, rendent ces deux nouvelles moins cohérente qu'à leur parution.
Au moins n'a-t-il pas cherché pas cherché à corriger son oeuvre, et à entrer dans une sorte de jargon scientifique qui aurait, à l'évidence, complètement gâché le livre. Ensuite, j'ai trouvé son style d'écriture, sa manière de traiter le prersonnage, ses scénarios et les twists finaux véritablement solides. Car oui, c'est ce sentiment ci qui transparait le plus du résultat final, selon moi : tout est solide, réfléchi et original.
Très convaincant, "Mortelle est la nuit" est un véritable plaisir. Certes, l'on ne tiendra pas là un chef-d'oeuvre, mais le tout sera, sinon passionnant, d'autant plus intéressant que la lecture se fera rapidement. Bref et efficace, "Mortelle est la nuit", bien que court ( deux nouvelles faisant que le livre sera fait de 121 pages ), compte parmi les meilleurs polars de science-fiction que j'ai pu lire jusque là. Le mélange des genres est, d'ailleurs, orchestré de la meilleure des manières, oscillant constamment entre des principes scientifiques tantôt complexes tantôt simples.