Je ne comprends pas vraiment les notes données à ce roman sur SC (2,2 de moyenne?).
Tout comme j'ai du mal à croire que ceux qui les ont attribuées aient réellement lu le livre.
Oui, Yann Moix est un boursouflé de l'ego. Mais ce n'est pas nouveau. C'est son fond de commerce, c'est son charme, c'est aussi son style. Mais ce roman ne traite pas tant de sa petite personne que l'on peut l'imaginer. Encore faut-il dépasser les 400 premières pages pour s'en rendre compte.
A la croisée des styles, surréalisme, poésie, folle folie, philosophie, littérature, métaphysique, farce rabelaisienne, tout se mélange dans une oeuvre somme qui n'a pas usurpé son Renaudot.
Ce livre est un défi, il malmène son lecteur, l'insulte parfois, mais sait aussi surprendre, exciter, désespérer, faire réfléchir. Il est exigent, prétentieux, insupportable, attachant, séduisant même, comme son personnage génial Marc-Astolphe Oh. Je vais être honnête, j'ai sauté quelques pages, une trentaine au total. Car il faut bien avouer que l'oeuvre déborde parfois, peut lasser, décourager, puis on retombe sur une formule, une idée, un brin de génie qui vous embarque à nouveau.
On ne va pas se mentir, il faut aussi avoir du temps et un peu de volonté. J'aurai mis 3 mois à lire Naissance. 3 mois d'amour-haine, de fascination, quoi. 3 mois de relation irrégulière, avec de longues pauses parfois. Mais cela en valait la peine. Naissance fait partie des livres (rares) à posséder une vraie vision du monde. Et pour moi, il fait partie de ceux (encore plus rares) qui peuvent faire progresser leur lecteur.
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