Le roman Narcisse et Golmund tourne autour de l’amitié entre les deux personnages éponymes et leur perception du monde. On suit plus particulièrement les pérégrinations de Goldmund, destiné à vivre une vie plus intense de par son caractère.
Il est évidemment question des tempéraments diamétralement opposés de Narcisse et Goldmund, la dualité entre les sciences exactes et l’art, l’opposition entre la raison et le cœur mais ce n’est pas spécialement ce qui m’a fait apprécier ce livre.
Les observations de Goldmund sur la nature et la société durant son vagabondage sont troublantes tant intemporelles ; il voit la beauté partout autour de lui sauf en l’humanité, déplore le manque d’empathie de l’espèce humaine, ne considère pas les bourgeois et nobles enorgueillis de richesses.
Goldmund finit donc par perdre la foi et choisit de se laisser porter par ses aspirations artistiques et son instinct. Il retrouve Narcisse par un heureux hasard de circonstance et lui fait part de son ressenti. Narcisse, devenu abbé, écoute son ami et en vient à remettre en question la vie monacale et une bonne partie des principes qui ont guidé sa vie.
Sur ce point, l’évolution de Narcisse, personnage antipathique au début du roman, est particulièrement intéressante.
De plus, ce livre retraçant presque l’entièreté de la vie de Goldmund présente une palette de personnages variés qu’il est agréable de découvrir au fil du roman.