Avec Sally Rooney, ça passe ou ça casse… Car son écriture bouscule par son apparente épure. Des dialogues sans tirets, sans guillemets, des dialogues d’une justesse remarquable, fondus dans un récit qui embarque totalement. Ou vous laisse sur le bord du chemin. On en oublie toute la vie autour, on respire au travers de Marianne et Connell, il n’y a que leur histoire de fin d’adolescence qui s’étire et vous happe. Ou bien vous rejette. Quitte ou double.
Normal people c’est un amour et c’est la vie qui passent, qui abîment et puis qui réparent. C’est cette tranche de l’âge où l’on peine à dire, où l’on doute, où l’on se fait et se défait en cherchant à être heureux. Sally Rooney parvient avec beaucoup de sensibilité à traduire les sentiments universels des gens normaux, ici d’une génération, mais plus généralement de tous les êtres dotés d’un cœur qui bat pour un autre cœur.
C'est marrant, les décisions qu'on prend parce qu'on aime
quelqu'un, dit-il, et qui changent complètement notre vie.