Deja on peut dire que l'auteur a un peu rate son coup. Abstentionniste convaincu et decomplexe depuis les dernières présidentielles, après lecture de ce livre j'ai plutôt été convaincu de mettre un petit bulletin nul à mon prochain déplacement vers les urnes. Apres, peut-être n'étais-je pas le cœur de cible de l'ouvrage.
Sinon c'est très intéressant, d'une part parce que je j'y apprend que je ne suis pas seul, ça peut paraître idiot mais cela valide l'argument énonce sur le caractère sacré du vote : je sais que l'abstention existe et est importante, pourtant mon cerveau n'arrive pas à l'appréhender et y jette un brouillard. Elle est la sans y être. Mince, le système électoral m'a détraqué l'esprit!
Ensuite on y trouve quand même une flopée d'arguments pour défendre ce choix face aux cohortes du suffrage universel, de manière rationnel et sans entrer dans une trop grande caricature (même si on y arrive de temps en temps).
La partie la plus solide du livre repose sur les différentes raisons d'aller pecher un jour de vote via les témoignages d'abstentionnistes et les divers profits qu'on peut en tirer.
L'auteur fait aussi particulièrement mouche sur l'action plus utile que le vote via le lobbying et le militantisme pour tenter de changer les choses directement, ce qui pour le coup m'a plutôt donné envie de rejoindre des associations voir participer à certaines manifestations qui défendraient mes causes (ça m'était déjà passé par l'esprit mais le livre me conforte dans cette voie, maintenant il s'agit surtout de trouver lesquels et la c'est tout de suite plus compliqué).
Je dois dire que ça reste un peu confus à certains endroits faute d'accumulation de données chiffres. Je ne suis pas débile non plus mais je ne suis pas sur qu'il soit nécessaire de passer plusieurs pages à démontrer par combien de % de la populations sont finalement élus nos élites. C'est du reste assez curieux car le reste est plutôt fluide (voir un peu rapide sur certains points, c'est un petit bouquin assez succinct).
Surtout que je trouve un peu antinomique cette partie la. D'un coté l'abstention c'est tout aussi honorable que de voter , ce n'est pas répréhensible (évidemment on est tous d'accord, enfin...) mais de l'autre on se plaint que les élites ne sont finalement élus que par une petite partie de la population...mais en définitive c'est bien la faute de l'abstention qu'il faudrait encourager...Bah oui mais alors forcément c'est le serpent qui se mord la queue, si on va jusqu'au bout.
Dans le registre des arguments curieux on a aussi cette phrase sur l'inutilité des dépenses en matière militaire et policière ou on nous balance limite sur ca ne sert a rien et qu'en plus leurs moyens augmentent de plus en plus sans aucune raison (?). Je suis pas sur que vu le monde instable dans lequel on vit ce soit vraiment tenable, un peu court en géopolitique, toute proportion gardée, il ne s'agit pas de les rendre tout-puissant (on en est heureusement loin).
C'est vrai qu'au regard des faits, le "tous pareil et rien ne change quelque soit l'issu des votes" porte plus. On nous a assez bassiné sur l'apocalypse que l'élection de Trump allait faire s'abattre sur les Etats Unis puis le monde et il reste que le cours des choses n'a pas beaucoup changé.
USA first? Ce n'est pas comme si ce n'était pas déjà l'alpha et l'oméga de la politique américaine. Le désengagement des points chauds du monde ? Deja commence avec Obama.
Le décrochage du pays ? Deja une réalité.
Dans le meme ordre d'idée le nouveau monde d'Emmanuel Macron on est pas ébahis par tant de nouveautés, c'était vraiment pas la peine s'en faire un si grand cirque.
Pour une critique un peu plus poussée, voir Cultural Mind ci-dessous.