Nouveau Printemps peut être considéré comme un roman hors-sujet dans cette fresque épique qu'est la Roue du Temps. Il se déroule une vingtaine d'années avant l'événement déclencheur, la Nuit de l'Hiver. De ce fait, il s'agit d'une préquelle, comme son nom l'indique. Ne faisant pas partie directement la saga, et écrit bien après, il n'est guère indispensable, mais il est tout de même intéressant.
Ce nouveau livre met en lumière deux personnages importants de la saga principale : Moiraine Damodred et Lan Mandragon, spécifiquement la première. Souvent écartés du reste des personnages dans La Roue du Temps, puisqu'à l'instar d'un Gandalf, ce sont des personnages ayant déjà beaucoup agi sur eux Nouveau Printemps permet d'en apprendre davantage sur eux. De fait, l'intrigue principale, à savoir la naissance de Rand-Le Dragon Réincarné-, n'est finalement qu'un prétexte pour enrichir encore plus l'univers.
Moiraine Damodred est donc le personnage principal de ce préquelle. Vu que je l'apprécie beaucoup, la voir progresser, passant d'Acceptée à Aes Sedai, était plutôt bien. Tout comme Lan, bien que ce deuxième acquiert une important assez tardivement ici, elle dévoile d'autres facettes. Jeunes, pas encore aussi sages, elle est destinée à progesser. Grâce à elle, alors que la saga avait déjà dévoilé les Aes Sedai de toutes les manières possibles, on en apprend encore plus sur leur ordre. Revoir des personnages tels qu'Elaida, alors qu'ils n'avaient pas encore vécus tous les événements subséquents, fait plutôt plaisir. Similairement, le background est encore étoffé par les découvertes de certaines contrées mises à l'ombre auparavant, nous révélant un univers plus complet et fascinant qu'escompté.
L'apprentissage et la progression sont des thèmes au cœur du récit. Rien qu'avec cela, Nouveau Printemps est en quelque sorte un indispensable à tout fan de La Roue du Temps. Il n'y a rien de particulièrement exceptionnel, mais c'est un complément très sympathique dans le fond. Pour la forme, il s'agit du premier roman traduit dans la nouvelle édition, et quelques phrases un peu laides gâchent un style bon quoique pas encore maîtrisé. Sinon, malgré sa longueur de moitié réduite par rapport aux autres romans de la saga, il s'inscrit parfaitement dans cette continuité dense et cohérente.