Nouvelle Sparte est un petit roman incroyablement prenant et addictif qui nous transporte dans un univers fantastique, un monde qui confronte des réalités que tout oppose. Les premières pages sont assez surprenantes car en plus de créer un univers unique, Erik L’Homme invente un langage propre au monde dans lequel évoluent ses héros. Assez déstabilisant dans les premières pages, ce langage devient rapidement naturel à lire et comprendre, et s’intègre complètement à l’histoire. Le texte n’en est rendu que plus poétique et rythmé. Ainsi le discours de Valère est toujours intelligemment construit, sensé et sensible, presque lyrique. Cela rend le personnage d’autant plus attachant qu’il est un jeune homme perspicace, sage et réfléchit, fidèle à ses amis et à ses convictions. S’il lui arrive de commettre des erreurs, il ne s’appesantit pas dessus et va de l’avant, tente de corriger et d’améliorer les choses.
J’ai vraiment apprécié le mélange de cet univers dystopique à la mythologie grecque. L’auteur distille ça et là des histoires, anecdotes sur les Dieux Grecs et invite le lecteur à les comparer à ses croyances… plus modernes. Et c’est justement là que se trouve la force du roman, dans l’écriture qui aborde des problèmes actuels et leurs enjeux politiques, humains, sociétales, tout en soulevant des questions sur nos croyances, nos convictions et nos valeurs. Au travers de trois sociétés, Erik L’Homme représente l’ensemble de nos sociétés modernes et les opposent, les comparent en restant le plus neutre possible, nous décrivant les qualités et les travers de chacune.
Nouvelle-Sparte se destine à un public adolescent mais a tout pour plaire à l’adulte; il serait en revanche dommage de le faire lire en dessous de 13/14 ans, ne serait-ce que pour être sûr que le jeune lecteur comprenne bien la porté et les enjeux du récit.
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