Nuit
6.4
Nuit

livre de Bernard Minier (2017)

Il a fallu que je dise du bien de Bernard Minier dans une chronique récente, pour tomber ensuite sur ce "Nuit" complètement inepte, qui me laisse désormais perplexe sur les talents du romancier pyrénéen.
J'en viens à penser que ce bouquin est le fruit de pressions de la part de son éditeur, tant le niveau m'a semblé inférieur aux précédents : un travail bâclé par appât du gain, je ne vois que ça, tant rien ne fonctionne ici.


Pourtant, l'introduction était prometteuse, avec un étrange voyage en train de nuit, suivi d'une séquence formidable sur une plateforme pétrolière au large de la mer du Nord, lieu cinématographique s'il en est. A noter au passage l'idée "originale" d'introduire une fliquette norvégienne dans le récit, histoire de surfer sur la mode des polars scandinaves.


"Nuit" est le quatrième volet de la saga Martin Servaz : jusqu'ici, pour les deux ou trois opus que j'ai lus, outre le fil rouge constitué par l'antagoniste Julian Hirtmann, Minier installe à chaque fois une véritable intrigue indépendante, même si les histoires sont amenées à se rejoindre.


Ici, ce n'est pas le cas, hormis une vague sous-intrigue centrée sur un pédophile très méchant et surtout très mal écrit, l'essentiel du récit tourne autour du duel à distance Servaz - Hirtmann. Autant dire que ce procédé redondant s'avère chiant comme la pluie, surtout que le personnage du serial killer suisse devient pathétique et contradictoire, à force d'être utilisé à toutes les sauces.


Pour le reste, du remplissage : une expérience de mort imminente pour Servaz, un couple de pervers sado-maso, et un enfant mystérieux.
Bon, là je reconnais que ma lecture antérieure de "Sœurs", le roman suivant de la saga, ne favorise pas le suspense et le mystère, évidemment, et Minier n'y est pour rien.
N'empêche que son roman se révèle bancal, mal écrit (pour une fois), jalonné de cliffhangers et twists aussi artificiels que prévisibles : vraiment le pire du roman policier de gare.


Du coup, mon 3/10 est sans doute sévère par rapport à des bouquins de Maxime Chattam ou Harlan Coben par exemple, qu'il a pu m'arriver de noter (un peu) mieux, alors que ça se vaut à peu près - mais Minier paie ici le prix de la déception et de la paresse.
D'ailleurs son roman suivant sera bien plus travaillé et réussi.

Val_Cancun
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le 23 déc. 2019

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Val_Cancun

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