Un soir de septembre 2014, Angélique Villeneuve a perdu son fils. Dans sa chambre, il a décidé de se suicider.
Comment se remettre d'un tel choc ? Comment peut-on encore tenir debout après l'horreur de cette découverte macabre ?
L'auteure raconte, pas à pas, le long cheminement du deuil de son enfant. Qui est-elle désormais ? Les mots lui manquent, étrangement, pour donner peut-être un semblant de sens à cette situation qui n'en a pas. "Orpheline d'enfant ça ne se dit pas. Rien n'existe dans la langue française pour dire ce que tu es"
Ce livre est aussi difficile que magnifique. On ne peut pas ne pas être ému devant le chagrin de cette femme. Comme il a du être difficile (mais peut-être aussi libératoire?) de coucher sur papier ces premiers mois de silence. Les premières fois, le premier anniversaire, le long cheminement dans sa chambre à coucher (que va-t-on faire de cette chambre poussiéreuse?), les amis qui abasourdis n'osent plus vraiment appeler de peur de pas savoir quoi dire. Comme si l'espace d'un instant elle était devenue la mère d'un suicidé, et plus rien d'autre.
Et puis peu à peu, apprendre à vivre avec, pour ceux qui restent et pour lui aussi. Percevoir à nouveau la beauté dans les moments du quotidien et se dire qu'il aurait aimé lui aussi.
C'est très, très beau.