A travers l’utilisation d’un « Tu » distancié, Angélique Villeneuve se raconte, évoque l’absence, l’attente, l’acceptation silencieuse. Un récit autobiographique très intime bien sûr mais où l’auteur laisse une place à ses lecteurs en s’interrogeant, en expliquant le quotidien de ceux qui survivent, témoignent, racontent. Ici, c’est avant tout un récit-recherche, où le sens des mots et leur utilisation prennent tout leur sens : fils, suicide, deuil… Autant de mots déposés sur le coeur meurtri d’une mère qui résonnent avec force dans la tête du lecteur.
Ici, contrairement à Camille, mon envolée de Sophie Daull, Angélique Villeneuve fait le choix d’une distanciation de l’intime. Ici, elle ne parle pas au disparu mais évoque son ressenti face au choix de son fils. Une oeuvre qui illustre le courage d’une mère mais également l’interrogation d’un auteur. L’écriture est ici vécue comme une compresse, une sorte d’attelle pour continuer d’avancer. Angélique Villeneuve livre en réalité un récit très beau, étonnant dans sa façon si pudique de traiter le deuil, mais toujours accompagné d’une grande force évocatrice.
http://leblogdeyuko.wordpress.com/2016/05/02/nuit-de-septembre-dangelique-villeneuve/