L'étoile est synonyme d'espoir, de voeux que l'on espère voir devenir réalité, et de chance aussi. Si Stephen King nous fait temporairement croire que there is no star anymore, chaque nouvelle se termine relativement bien. Encore faut-il savoir ce que veut dire "bien" dans ces cas là.
Chacune des nouvelles a marqué mon esprit à tel point que j'avais envie d'en débattre à tout bout de champ avec des gens qui ne les avaient pourtant pas lues. La première question qui me venait était : Que ferais-tu à sa place ? À la place du personnage embrigadé dans ces situations extrêmes, comment réagir, quand bien même on est capable d'agir... Le fait est que King transforme la vie de ces personnages banales en un véritable enfer extraordinaire. C'est comme ça qu'on y réfléchit.
Je trouve les quatre protagonistes de ces histoires tous courageux de renoncer à leur dignité, de sacrifier leur sens de la moral pour limiter les dégâts. Parfois ils sont égoïstes, parfois ils débloquent, d'autres fois ils sont réalistes. La monstruosité qui les habite progressivement comme si elle avait somnolé en eux n'empêche pas qu'on se prenne d'affection pour eux.
Difficile de savoir laquelle de ces nouvelles est ma préférée. 1992 est une entrée en matière plutôt brusque et efficace. Quant à Grand Chauffeur, Stephen King aurait pu en faire un vrai roman tant son scénario est complet. Extension claire ajoute une touche de fantastique dans le recueil, ce qui me plaît beaucoup. Le tout semble plus léger alors qu'il n'en est que plus grave. Enfin, Bon ménage est étonnement surprenante.
Je recommande Stephen King et d'autant plus ses nouvelles car c'est un exercice d'écriture difficile, et en le reconnaissant, il est toujours très bon et se renouvelle sans arrêt.