⚠️ Une maintenance est prévue ce Mercredi 4 décembre de 9h00 à 13h. Le site sera inacessible pendant cette période.

C'est un roman qui sent la poussière et l'asphalte, un roman peuplé de personnages paumés. C'est une Amérique oubliée, sombre et sans avenir où les hommes font leur justice eux même. Il y a Maben, un mère célibataire qui tente de rentrer dans sa ville d'origine avec sa fille. Il y a Russel qui sort juste de onze années de prison et retourne chez lui où il n'est pas forcement le bienvenue. Tout les deux vont se rencontrer autour d'un meurtre, s'apprivoiser et tenter de survivre. Dans cette petite communauté de Louisiane où les personnages évoluent tout le monde se connaît et les rancunes sont tenaces. La lois de l’État n'est pas celle des hommes. Maben et Russel vont devoir composer avec les règles d'ici, se fondre dans la paysage ou lutter.


Les deux personnages principaux sont très attachants, on est angoissé pour euxcar on sait que le pire est à venir. Au sein de cet univers si sombre il a Mitchell, le père de Russel. C'est un homme seul qui vit un peu en marge et que j'ai trouvé très touchant. On croise aussi ceux qui en veulent à Russel. Des hommes qui ont la violence comme langage, des bêtes pétris de haine. A travers ce roman, l'auteur nous parle du poids des armes dans son pays et de la difficulté de vivre dans ces régions oubliées. Il nous montre des enfances brisés, des femmes violentés et des hommes perdus. La vision de Michael Farris Smith est sombre mais on rencontre aussi des hommes droits qui offrent une lueurs d'espoir. Il a celui qui s'émeut de voir une femme seule avec sa fille au bord d'une route et leur vient en aide, il y a celui qui défend un homme tabassé et celui qui cherche à aider son ami d'enfance. Et puis il y a ce père qui aimerait pouvoir mieux protéger son fils devenus un adulte bancal.


J'ai beaucoup aimé l'écriture de Michael Farris Smith. Il a un style qui dit l'essentiel, qui embarque. Il dit la violence, les ténèbres mais aussi l'espoir et le courage. Sans fioriture, avec les mots juste, l'auteur rend les personnages terriblement vivants. Il porte un histoire dure mais tellement belle. J'ai lu ce roman presque d'un traite, happée par cette histoire et cette écriture.

Anaïs_Alexandre
9

Créée

le 15 nov. 2018

Critique lue 160 fois

Critique lue 160 fois

D'autres avis sur Nulle part sur la terre

Nulle part sur la terre
Stef_Eleane
10

Une claque !

Ce roman m’a empoigné, enjôlé d’une façon toute à fait surprenante. Moi qui n’avais que très peu apprécié son précédent roman, je dois vous dire que j’avais beaucoup d’appréhension sur cette lecture...

le 28 sept. 2017

2 j'aime

Nulle part sur la terre
BonoChamrousse
8

Critique de Nulle part sur la terre par Bono Chamrousse

NULLE PART SUR LA TERRE de Michael Farris Smith, traduit par Pierre Demarty Éd. SonaSonatine (grand format) Éd. 10/18 (poche) "Le passé ne meurt jamais" Mis en exergue, cette citation tirée d'un...

le 4 juil. 2019

Du même critique

Pastorale américaine
Anaïs_Alexandre
9

Critique de Pastorale américaine par Anaïs Alexandre

L'histoire nous est racontée par Nathan Zuckerman. Il s'agit d'un narrateur récurrent des romans de Philip Roth, un écrivain solitaire et observateur de ses condisciples. Celui-ci retrouve Seymour...

le 13 mai 2018

10 j'aime

1

Va et poste une sentinelle
Anaïs_Alexandre
10

"Je t'ai tuée, Scout. Il le fallait !"

Comme beaucoup je garde un souvenir impérissable de ma lecture de Ne tirer pas sur l'oiseau moqueur. Le personnage de Scout fait partie de ceux qui m'accompagnent encore et se rappelle à moi...

le 19 oct. 2015

7 j'aime

Steak Machine
Anaïs_Alexandre
9

"Les abattoirs créent des handicapés."

Geoffrey Le Guilcher est journaliste indépendant et s'est intéressé aux abattoirs suite aux vidéos publiées par l'association L214. Face à ces actes de maltraitance animal, il s'est demandé qui...

le 7 févr. 2017

6 j'aime