Une pièce qui donne à voir.
Oui, qui doit donner à voir j'imagine. Mais pas à lire. Non, vraiment, ce n'est pas DU TOUT du théâtre à lire. En fait, c'est carrément illisible, car c'est du Beckett poussé dans ses retranchements, l'absurde jusqu'au bout. Autant Fin de partie était, à lire, intéressant, autant j'insiste, voyez Oh les beaux jours mais ne le lisez pas.
Pourtant c'est très beau, quelque part, Oh les beaux jours. Allégorie de la vieillesse, du temps qui passe, du vide, de la parole qui perd tout sens, qui devient dernier recours mais qui ne suffit pas à ce que le néant n'advienne pas. C'est pathétique, c'est infiniment triste. Tout absurde que ce soit, on y trouve du sens - ou justement, une absence de sens - c'est l'enjeu de la pièce.
Quel dommage pourtant, que ce qui est sûrement, selon l'interprétation des comédiens, comique ou dramatique, soit illisible. Je n'ai pas eu le choix, il m'a fallu lire en diagonale. Pauvre Winnie, pauvre Willie, vous n'avez même pas réussi à m'émouvoir.
Note pour moi-même à propos de ma liste : il faut que je voie la pièce jouée, et alors peut-être pour une fois je préférerai le théâtre sur scène plutôt que sur papier. Et peut-être ma note augmentera-t-elle.