J’avais par le passé lu un peu de Beckett et j’avais été séduit par son univers absurde plein d’humour, de nihilisme et d’une philosophie caustique qui nous laisse un délicieux sentiment de malaise.


C’est donc tout naturellement que je suis allé voir la pièce « Oh les beaux jours », mise en scène par Anne Bisang, avec Christiane Cohendy dans le rôle principal.


Pour faire court parce que c’est pas le sujet, la mise en scène et le jeux des acteurs étaient tout à fait correct, et ne sont en aucun cas responsable de ma perplexité vis à vis de cette œuvre.


La pièce traite d’une femme enterrer jusqu’à la poitrine dans une butte en forme de mamelon, tous cela au milieu d’un désert vraisemblablement post-apocalyptique.


Cette femme va alors entamer un monologue en 2 actes, uniquement accompagné d’un mari quasi muet qui dort derrière la butte durant la plus majorité de la pièce.


Tous ça servant vraisemblablement à traiter de l’absurdité de notre propre quotidien, de la vacuité de la plus part de nos occupations et aussi, pourquoi pas, de notre isolement sociale.


Mais alors intervient le fameux problème de traiter l’ennuie sans rendre l’œuvre totalement inintéressante. Et force est de constater que Beckett n’y parvient pas du tout.


Car en plus de la quasi absence d’évènements factuels, le monologue ne traite presque que du quotidien vide du personnage. Il n’est qu’une suite de réflexion sur ce qu’elle va faire pour s’occuper sans évolution et sans dévoiler de clé particulière. Le texte, rabaissé à cet emploi du temps absurde, n’est ni marquant, ni brillant.
Au final, le seul élément qui va vraiment apporter quelque chose au propos de la pièce, c’est la situation. Et évidemment, vu qu’elle n’évolue presque pas, le spectateur l’a cerne au bout de cinq minutes, rendant les 1h30 restante quasiment inutiles.


Alors il est évident que Beckett ne pratique pas un théâtre facilement abordable, ni particulièrement divertissant. Mais dans ces autres pièces, les dialogues et l’évolution de la situation et des personnages enrichissent les pièces et leur propos tous au long de la séance. Permettant plus facilement au spectateur de s’accrocher et de pénétrer dans l’univers Beckettien.


Toutefois il est aussi fort probable que le passage du livre aux planches des œuvres de Beckett, les rendent moins passionnantes car il en allonge la trame nihiliste, fleuretant plus facilement avec le désintéressement que peut causer son univers hermétique et statique.

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le 10 mai 2014

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