Olivier 1940 par Tempuslegendae
Paris 1940, ville occupée? Ne jouons plus sur les mots, également capitale occupée à bien des choses, le regard occulté pour ne pas voir les présences qui l’habitent. Olivier, c’est l’enfant des «Allumettes suédoises», c’est aussi l’adolescent grandissant, apprenti typographe dans l’imprimerie de son oncle. Déjà, il arpente la vie muni des moyens guerriers de son époque. Il a le ton gouailleur et porte la malice en lui: les armes, il les connaît, au même titre que le prix de la liberté au sens le plus large. Malgré son jeune âge, Olivier est intelligent, réaliste. En voici une preuve:«Olivier devenait un cheval qui sent l'écurie. La guerre, loin derrière lui, paraissait irréelle. Les Allemands avaient-ils "pris" la France? Regardant les vallées et les monts, cette idée lui vint que le paysage, le pays, la France n'appartenait à personne, que les champs survivraient à ceux qui croyaient en avoir la possession. Dans sa tête se forma un poème que sa mémoire effaça». Son chemin croisera celui des maquisards, il n’aura pas besoin d’être persuadé sur l’utilité d’attaque contre la milice et les troupes allemandes, il intégrera les Forces françaises de l’intérieur. Tout de même, il est loin le gamin de la rue Labat, Olivier a bien grandi, il perçoit déjà le souffle d’un vent prometteur, courageux de la liberté. «En haut de la pente, alors qu’il se préparait au repos, ce fut alors cette apparition. Il ne l’oublierait jamais. En fermant les yeux, toute sa vie il reverrait ce vieux camion débâché, comme essoufflé, grincheux, grandiose.» Si vous appréciez autant que moi la lecture de son roman «Olivier 1940», vous pourrez savourer son second ouvrage pour le prix de la même satisfaction, il s’agit des «Trompettes guerrières» qui est l’histoire d’Olivier qui se poursuit pendant l’été 1944. En ce qui concerne Robert SABATIER, il est membre de l’Académie Goncourt, ce qui est une belle mention pour un romancier de son rang.