Orgueil et Préjugés... et Zombies par VirginiA
Les 4 points sont pour le titre, d'une part, parce que Orgueil et Préjugés = ♥♥♥, d'autre part parce que les Zombies sont des êtres cools. On tenait là un vrai succès estampillé "Urban Outfitters" de roman hipstery à la bien. Concrètement, l'auteur-bis reprend la trame du bouquin, il en reprend les mots, et remplace les chevilles narratives par de la bastonnade sanglante contre des zombies. En soi, ça pourrait marcher. Au-delà du funfact "hey, les soeurs Bennett dézinguent des zombies façon Romero en robe géorgienne", j'aimais bien l'idée qui pouvait y être associée, à savoir que l'histoire mettrait ainsi en scène des figures féminines fortes confrontées à une menace extérieure constante (et Austen ne parle que de ça, après tout, à ceci près que ses zombies à elle se nomment hiérarchie sociale et étiquette). Bref: un gros potentiel.
Le problème c'est que l'auteur est de toute évidence plus passionné de zombies que d'Angleterre du XIXe siècle. En soi, c'est respectable, mais ça détruit le projet initial. Au-delà des zombies, Seth Grahame-Smith pervertit l'architecture sociale à un point tel qu'on ne perçoit plus l'enjeu initial de l'histoire (qui n'est pas de buter wat-mille zombies, mais qu'une femme puisse vouloir se marier et se respecter quand-même).
Reprochez-moi d'être rigoriste, mais tant qu'à faire, j'aurais aimé que cette parodie fonctionne en respectant les principes austeniens sur les relations humaines, sur la place des femmes dans la société anglaise, ou des choses comme ça. J'aurais aimé que les zombies aient envahi l'Angleterre géorgienne du début du XIXe siècle et pas le plateau d'un film archi-hollywoodien sorti en 2005. En bref, j'aurais aimé que l'auteur aime autant Jane Austen que Romero, et là, ça aurait été vraiment sympa. En l'état présent, ça ne fonctionne pas du tout, et finalement, c'est un peu d'un ennui magistral.
Une idée vraiment cool qui donne un roman pas très malin et pas très inventif. Dommage.