Pour 1€, en magasin de Récup (3R à Herbestal, Belgique), j'ai retrouvé ce livre que je ne possédais pas, même si je l'avais lu à l'époque de sa parution chez Albin Michel en 2002. Je n'ai pas résisté, je l'ai fait mien, je l'ai relu. J'ai retrouvé la poésie qui préside aux livres du cycle de l'invisible chez Eric-Emmanuel SCHMITT. Ne nous trompons pas, la naïveté n'est qu'apparente. Elle est bien plus qu'un artifice d'écriture faisant parler et écrire un enfant cancéreux qui est, à l'aube du temps, déjà au terme de sa vie. Ce livre est une réflexion sur l'invisible, sur ce qu'il nous faut faire exister si nous voulons y croire. Et les lunettes, ici, sont celles d'une vision d'un Dieu à qui on peut parler, écrire même en ne connaissant pas son adresse (on le fait bien avec St Nicolas ou le Père Noël!) et qui répond, à qui veut l'entendre, dans la simplicité d'une non puissance accompagnatrice de la Vie! Ce livre, comme tous ceux du cycle de l'invisible, est une invitation de l'auteur à prendre un peu de hauteur sur nos vies, nos devenir, nos préoccupations premières, toutes "encrées" des turpitudes de la vie mais qu'il nous appartient de sublimer par un regard porté à l'essentiel, au-delà des apparences.
Ce livre nous est proposé, jamais imposé. Il n'y a donc aucune mièvrerie à lui reprocher. On prend ou on rejette. C'est le lecteur qui décide!
Et puis, par le style fait de phrases courtes, de séquences temporelles repérables, ce livre est un peu comme un album photo qu'on nous invite à compulser. Page après page, la vie avance, de l'enfance à la vieillesse. Elle avance vers la fin et la réponse aux faims que la vie a suscité...
Un livre tendresse, un livre qui éclaire la route, un livre qui rend une place à la limite, à la nécessité de faire du lien, à celle de se donner des moyens, avec humour, de se prendre la vie, la mort en pleine face!