Tout le monde connaît Harry Potter, la célèbre saga qui raconte les aventures de l’apprenti sorcier maintenant connu de part le monde et qui se retrouve dans un million d’autres saga jeunesse fantastique. Des échos, voire du copié-collé à peine recouvert d’une couche de vernis qui évite l’accusation de plagiat. Oscar Pill ne fait pas exception : un nom très simple à prononcer, un jeune héros orphelin de père et héritier de ses pouvoirs grandioses même pour l’ordre auquel il appartient et jusqu’alors inconnu, magie, professeurs attentionnés, rencontres de ses deux meilleurs amis, un nombre de tomes déterminé, un terrible ennemi qui retrouve son pouvoir, de l’aventure, une intrigue pleine de rebondissement qui ne cesse jamais de s’accélérer…


Bon, je ne vous fais pas un topo, mais on retrouve quand même énormément de choses. En même temps, Harry Potter a posé les caractéristiques de ce genre et il est normal qu’il serve de modèle pour la suite. Du moment que l’auteur sait s’en détacher et créer un monde personnel, des personnages différents et une intrigue différente. Beaucoup échoue mais pas Eli Anderson.


Son monde est unique et passionnant. L’auteur a en effet eu l’idée de créer des mondes à l’intérieur du corps humain. Découpé en cinq, le corps devient un univers complexe dans lequel notre héros et sa communauté de Médicus évolue. Le premier tome correspond donc à la découverte d’une certaine partie du corps, Hépatolia, qui se matérialise dans la réalité comme… le système digestif. On y rencontre des êtres quasi humains minuscules à l’échelle humaine mais de taille normale dans un corps et donc pour les Médicus qui, nous pouvons nous en douter, se « miniaturisent » pour rentrer dans le corps. Le corps humain devient à la fois terrain de jeu, théâtre des actions et lieu de toutes les évolutions. Il est splendide, légèrement inquiétant et immense. On ne peut qu’être passionné par ce monde à la fois miniature (nous sommes enfermés dans un corps humaine) et à la fois inconnu (rendu minuscule par le pouvoir des Médicus, le corps devient vite un lieu d’exploration où les vaisseaux se transforment en fleuve et les estomacs en salle de commande).


Son jeune héros, Oscar, a bien plus d’allure que le jeune Harry : bagarreur, défenseur des opprimés, sérieux, ambitieux. Et puis il est décrit comme un joli rouquin aux yeux bleus. J’ai bien aimé lire qu’un rouquin était mignon et plaisait aux filles, ça ne se dit pas tous les jours ni assez (non, je ne suis ni rousse, ni amoureuse d’un roux). Bon, dans tous cas, Oscar est orphelin de père et se sent responsable de sa petite famille : sa mère, qui travaille et sacrifie tout pour ses enfants, et Violette, sa grande petite soeur, très rêveuse et un peu enfermée dans ses lubies. Il découvre, seul tout d’abord puis accompagné par une enseignante hors pair que l’on rêverait tous d’avoir, ses pouvoirs de guérison. Sa soif d’apprendre est un véritable plaisir, tant pour ses enseignants que pour le lecteur.


Plongé dans des aventures folles au milieu du corps humain, sa vie dans le monde normal et ses problèmes d’adolescent n’est pas pour autant laissée de côté : ses rapports familiaux, amicaux et inamicaux sont présents, de même que, en arrière plan, l’attirance amoureuse. Son jeune âge le rend attachant malgré sa maturité.


Les autres personnages sont tout aussi passionnant, qu’ils fassent partie de l’ordre ou pas. L’arbre Zizou va ainsi nous amuser, de même que Cherie l’effroyable cuisinière au grand coeur, Moss va nous arracher des grimaces, le Grand Maître des questions, les livres des sourires, les deux amis hépatoliens d’Oscar nous enthousiasmer ou nous intriguer, le duo O’Malley nous faire rire aux éclats… Le nombre de personnages est assez impressionnant mais nous nous y retrouvons facilement et chacun est assez bien décrit, même si moins de personnages pour de plus grands rôles auraient peut-être mieux convenu.


Ce premier tome de saga est donc enthousiasmant de part son originalité et sa facilité à nous emporter dans un monde passionnant fait de dangers, de sciences (biologie et technologie) et de sentiments. Peu importe les parallèles avec Harry Potter car tout est fait pour nous emporter dans un autre monde, un monde différent du notre et différent des autres mondes créés par le fantastique jeunesse, avec tout de même un très bon point de vue sur la réalité. Une très très bonne saga jeunesse en prévision. A suivre (cinq tomes prévus pour cinq univers du corps humain).

circonstancielle
7

Créée

le 13 févr. 2021

Critique lue 113 fois

Critique lue 113 fois

D'autres avis sur La Révélation des Médicus

La Révélation des Médicus
Poulpophone
5

Critique de La Révélation des Médicus par Poulpophone

Tout d'abord je dirais qu'il m'aura quand même fallu 3 mois pour arriver au bout de ce roman... et oui quand même (bon soit je n'ai pas follement eu le temps de lire ces 3 derniers mois, mais bon).....

le 15 déc. 2010

2 j'aime

1

La Révélation des Médicus
ElDragibus
6

Original, intéressant, facile à lire mais dommage! Trop "Harry Potterisé"!

Voilà pour le moins une histoire originale: un jeune garçon se voit doter du pouvoir des Médicus, c'est à dire d'avoir la capacité d'explorer le corps humain. Facile à lire, intéressant de bout en...

le 16 janv. 2013

1 j'aime

La Révélation des Médicus
circonstancielle
7

Une aventure fantastique dans le corps humain

Tout le monde connaît Harry Potter, la célèbre saga qui raconte les aventures de l’apprenti sorcier maintenant connu de part le monde et qui se retrouve dans un million d’autres saga jeunesse...

le 13 févr. 2021

Du même critique

La fleur perdue du chaman de K.
circonstancielle
9

Une épopée amazonienne

L’auteur italien Davide Morosinotto nous entraîne en 1986 au Pérou, dans un hôpital spécialisé en neurologie de Lima, auprès de Laila, fille d'un diplomate finlandais, et d'El Rato, un étrange garçon...

le 16 févr. 2021

1 j'aime

Taxi
circonstancielle
8

L'art de la conversation

Retrouvez mes nouvelles chroniques sur mon blog Brèves de lecture Publié en 2009, le livre Taxi de Khaled Al Khamissi condense quelques 58 conversations que le narrateur a avec les chauffeurs de taxi...

le 13 févr. 2021

1 j'aime

Le premier mot
circonstancielle
4

Une quête au pays des mots

Retrouvez mes nouvelles chroniques de lecture sur mon blog Brèves de lecture. A l’âge de 64 ans, Miltiadis, linguiste d’origine grecque réputé à la Sorbonne, meurt de son diabète, d’une cirrhose et...

le 13 févr. 2021

1 j'aime