Ouvert la nuit par J. Z. D.
Je suis généreux, par nature, quand un livre me touche. Ce livre aurait pu avoir huit, mais il était important qu'il ait un peu plus, c'est un livre de nouvelles, et je n'aime pas les nouvelles - je n'aimais pas les nouvelles ?
Alors voilà, on a ici six nouvelles, six histoires d'amour, à travers l'Europe des années vingt. Inégales dans le propos - j'ai tendance à préférer les deux premières aux autres - le style quand à lui reste brillant, vif et décalé tout au long du recueil. On reconnait L'homme pressé - qui sortira 18 ans plus tard - "Tout ce que je fais, je le fais vite et mal, de peur de cesser trop tôt d'en avoir envie." dans ce personnage qui se promène dans une Europe ravagée par la guerre, il erre presque comme un touriste au gré des élans de son coeur. Et ce n'est qu'à travers les yeux d'une femme qu'on croise la Guerre d'Espagne, la révolution Russe, la fin de l'Empire Ottoman.
Et faut que je vous raconte, c'est horrible. A partir de la dernière page de la cinquième nouvelle (la nuit Dalmate, qui est sans doute la plus pourrie !) il me manque une double page sur deux. Enfin, elles sont là, mais vierges. Et ce n'est pas un effet de style.
Il faudrait la force de prendre un crayon et d'inventer le lien entre les pages 211-212 et les 215-216 et ainsi d'suite jusqu'à la 250. Ca peut être un jeu marrant, si vous voulez que je vous le prête : il y a toute La nuit nordique à demi-réécrire.