ou plutôt: l'Etoile de s'endort
Peter F. Hamilton nous avait enchanté par son hexalogie "L'Aube de la Nuit", une sorte de Guerre des Etoiles avec des zombies dedans. Il se relance ici dans un space-opera gargantuesque (c'est-à-dire: plein de personnages, de planètes, d'extra-terrestres, plus un seste de zex pour faire bonne mesure). Mais on ne réussit pas à tous les coups.
Il y a pourtant une excellente idée dans ce roman, qui justifierait un livre, avec ou sans méchant extra-terrestre: le transfert de mémoire, qui permet une certaine forme d'immortalité. En cas de mort accidentelle, ou quand le corps devient trop vieux, votre esprit - stocké en continue dans un appareil que vous portez sur vous - est transféré dans un corps cloné, éventuellement génétiquement modifié si vous pouvez vous le permettre.
Comment appréhende-t-on la mort dans un tel monde ? N'y a-t-il pas risque de surpopulation ? Que deviennent les liens familiaux ? Hamilton répond à tout ça en présentant une société ultra-capitaliste, dirigée par des dynasties de méga-corporations plus ou moins en conflit les unes avec les autres, et se répandant dans la galaxie via une technologie de portails dimensionnels mis au point par deux geeks au XXIème siècle.
Cette société est soudain mise en péril par une race extra-terrestre belliqueuse dont l'organisation rappelle une fourmilière - une "reine" et des milliards d'exécutants dévoués. Il faut croire que les américains restent traumatisés par la guerre froide, car le conflit décrit dans "l'Etoile de Pandore" est un autre type d'affrontement entre une société capitalisto-libéral poussée à son paroxysme et une forme de communisme cauchemardesque.
Tout cela aurait pu donner un livre riche et captivant. Malheureusement, l'histoire principale progresse au ralenti, entrecoupée par de multiples intrigues secondaires: affaires policières, guerres d'influence entre riches politiciens, découverte d'une autre race extra-terrestre exotique, romance entre une princesse et un vagabond (ou leurs équivalents futuristes), etc... Et on se dit qu'Hamilton aurait mieux fait de faire plusieurs livres distincts plutôt que de vouloir tout mélanger en une sorte de ragout littéraire pas très digeste.
C'est sympa les sagas en une trouzaine de volumes, mais parfois, les one-shot sont plus adaptés.