Milo, 12 ans, tombe dans le coma après un accident de vélo. Cette catastrophe va provoquer des déflagrations en chaîne au sein de sa famille : ses parents Céleste et Lino, sa grand-mère Jeanne, sa tante Marguerite présente au moment de l'accident - et tenue pour responsable.
Prenez une famille, provoquez un accident et contemplez le désastre : l'éclatement au grand jour de tous les ressentiments, toutes les rancoeurs, toutes les jalousies, toutes les vérités... C'est cette désintégration que Valérie Tong Cuong nous raconte avec une justesse des sentiments et un talent fou pour raconter la violence psychologique, le poids des secrets qui vous rongent, cette pile fragile de mensonges et de petits arrangements avec la vérité accumulés au fil des années.
C'est si réaliste que c'en est troublant : on s'identifie si facilement aux personnages, ces parents fous de douleur, cette tante fantaisiste et envahissante, cette mère omniprésente, étouffante, cruelle... Tour à tour les personnages, sombres ou lumineux, nous livrent leur vérité, portés par la douleur, la peur de voir se reproduire la tragédie de l'enfant disparu, puis par la haine et le désir de vengeance. Personne ne sortira indemne de l'accident de Milo, et à la fin du livre les cartes seront fatalement redistribuées.
Au milieu, un enfant catalyseur de tous les espoirs et capable de tous les pardons, car pour survivre, pour se reconstruire (littéralement et symboliquement) il va falloir apprendre à pardonner, à se pardonner, mais est-ce toujours possible ? C'est fort, très fort, c'est douloureux, très douloureux.
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