C’est l’histoire d’une dame qui attend.
Pas comme quand l’autre attend Godot ou que certains attendent le train. Annie Ernaux attend avec passion, elle se détruit, elle explore les limites de la raison, elle attend longtemps, à chaque fois, que l’homme qu’elle aime daigne lui donner de l’attention. Jamais elle ne le juge, jamais elle ne le maudit, elle assume complètement même lorsque c’est difficile, d’être la personne qui est en manque de l’autre.
Ça se lit tellement vite qu’on a l’impression que cette attente n’a pas duré aussi longtemps, mais c’est fou ce que nous pouvons avoir de commun les uns aux autres concernant des situations où nous pensons être les seul.es qui éprouvent cette sensation à ce moment là.
On est dans le désir, on est dans la folie. On rougit un peu de se retrouver dans certaines situations, mais Annie Ernaux l’écrit tellement bien qu’on en vient à s’accorder un peu de légitimité, et je pense qu’il faut sincèrement avoir vécu ces choses là pour se retrouver sous l’emprise des mots de l’autrice.
Ravi, i am madame !