Près de cabanes abandonnées, un homme fait la rencontre d'un vieillard. Ému par la beauté de lieux, perdus sur cette colonie oubliée par l'Europe, il demande à l'autre de lui faire le récit de cet endroit. Ainsi débute l'histoire de Paul et Virginie. Dans cette pastorale, il est évident qu'il faut accepter la lenteur et le caractère quelque peu naïf de ce qui est conté. Mais rarement la nature et la vie ne furent célébrées avec une si touchante simplicité. L'impiété du début, de l'établissement des deux mères, rejetées par l'injustice des mœurs de la vieille société française, se change peu à peu en la description la plus paisible de l'existence. Mais la vie n'est ni juste ni bonne et rien de parfait ne peut demeurer. Pour ces deux anges liés dès la naissance par le lait de leurs mères, les événements les détruiront ainsi que leur famille. A la manière des inséparables, l'un ne peut survivre sans l'autre. La mort n'est plus alors vectrice de tristesse mais forme au contraire le plus grand bien. Histoire sans doute niaise pour beaucoup, l'auteur livre la description superbe et tragique de l'échec de la vertu dans le courant de la vie et célèbre dans une vision à la fois purement chrétienne mais également cosmologique la mort et le cycle éternel et infini de la nature.