Le premier chapitre de Pays de neige décrit les rêveries du narrateur, plongé dans le visage d'une inconnue qui se reflète dans la vitre de son train, à la tombée de la nuit. Autant dire que j'étais très enthousiaste sur ce roman, qui promettait d'être un chef-d'oeuvre de poésie. Et il y a eu quelques jolies moments délicats et poétiques. Et puis je n'ai plus jamais décollé. Est-ce que c'était l'emphase des dialogues qui me laissait sur le carreau, les réactions excessives ou imprévisibles de Komako que je ne comprenais pas, le flou volontaire d'une histoire amour faite de non-dits et d'éclats sans queue ni tête, l'espérance que quelque chose se passe enfin et toutes mes questions restées sans réponse ? J'aime la contemplation, j'aime quand tout n'est pas dit et quand on suggère plutôt qu'on exhibe ; j'aime moins ne pas comprendre et avoir l'impression que l'auteur n'est pas généreux avec moi, qu'il a délibérément voulu que je sois perdue et frustrée.