Nul doute que Perspective (s) constitue un exploit littéraire. L’histoire avance au gré de lettres écrites par plusieurs personnes, dans un style que l’on reconnaît comme celui des siècles passés. Mais est-ce que le roman policier de Laurent Binet a fait le bonheur de la lectrice que je suis ? Pas tout à fait.
L’histoire se déroule à Florence en 1557 à la fin de la Renaissance italienne.
Le peintre Jacopo Da Pontormo a été assassiné dans la basilique San Lorenzo, alors qu’il peignait les fresques de la chapelle majeure. Cosimo de Médicis, duc de Florence, charge Giorgio Vasari, peintre lui-même, de retrouver le meurtrier.
Un tableau représentant une Vénus nue, dont le visage a été peint à partir de celui de Maria de Médicis, fille du duc de Florence, est retrouvé. De quoi ravir la tante de cette dernière, Catherine de Médicis, reine de France qui compte bien profiter de cette opportunité pour causer un scandale dont le duc ne se remettra pas. Mieux encore, Maria est tombée amoureuse d’un homme que son rang lui interdit d’épouser. Catherine se frotte les mains et encourage la jeune fille.
Perspective (s) est un roman policier, mais assez peu convaincant. Certes, le coupable est l’un des plus improbables, mais aucun indice ne permet au lecteur de se lancer sur une piste, fausse de préférence, ou de se dire ensuite, mais oui, bien sûr.
L’écriture des siècles passés est respectée. J’en admire l’exploit, mais les préambules, formules de politesse, les compliments hypocrites ou encore les plaintes des uns et des autres nuisent au rythme, la lecture manque de vie. Chaque lettre, bien que faisant avancer l’histoire, n’apprend pas grand-chose.